Difficile à chiffrer, la hausse dépend de l’activité ou du secteur du preneur d’assurance. En général, les assurances de personnes représentent le coût le plus important pour les entreprises. Pourquoi cette augmentation ? Burn out, mobbing, dépression… Les arrêts maladie qui en résultent génèrent des coûts importants pour les compagnies d’assurance. Ajoutons à cela les maladies « classiques » et les assureurs ne trouvent plus leur compte avec les primes facturées. « De plus, pendant de nombreuses années, les compagnies d’assurance ont pleinement joui de leurs placements financiers et s’intéressaient en conséquence fort peu à l’activité même de l’assurance. Aujourd’hui, sur la base des directives et des contrôles Finma, les compagnies ont l’obligation de présenter des comptes rentables pour chaque branche d’assurances », complète Sabino Cella, conseiller client chez Swiss Risk & Care.
Questionnement sur les polices « cyber risques »
Faut-il ou non souscrire une couverture ? C’est la question du moment des entreprises face à la multiplication des cyberattaques. Si l’assurance cyber ne constitue pas un outil de protection stricto sensu, elle peut apporter une certaine sérénité en cas de crise grâce à la présence d’experts informatiques, sécurité et juridiques. Elle offre de plus des garanties de reconstitution des données, de pertes d’exploitation et une garantie responsabilité civile en cas de violation de la protection des données. Conseiller client chez Swiss Risk & Care, Denis Dupont confie : « Avec l’entrée en vigueur en mai prochain du règlement GDPR [General Data Protection Regulation, le règlement européen sur la protection des données], nous la recommandons vivement à nos clients détenant des données personnelles de résidents européens.»
Attrait de la couverture D&O (RC des dirigeants)
Bien que très peu de sinistres soient recensés en Suisse, la RC des dirigeants et organes de direction entre de plus en plus dans le portefeuille d’assurance des entreprises, qu’elles soient petites ou grandes. Arguments de choc : la baisse des tarifs et la mentalité de plus en plus revendicatrice adoptée de nos jours. « Dans ce contexte, une hausse des primes est fort possible d’ici 5 à 10 ans. Les assureurs suisses auront alors rattrapé leur retard, notamment sur les Etats-Unis, en termes d’expertise et de connaissance des risques », prédit Sabino Cella.
Souscription accrue de protection juridique
Mentalité revendicatrice, déresponsabilisation, procédures simplifiées : autant de facteurs qui poussent de plus en plus d’entreprises à souscrire des assurances de protection juridique. « Nous constatons notamment un besoin particulier dans le secteur du bâtiment. Les petits prestataires veulent se protéger des réclamations ou des demandes de participation aux frais plusieurs années après la fin des travaux », analyse Denis Dupont.
Positionnement flou des assureurs
Avant, c’était simple : les caisses maladies s’occupaient uniquement de l’assurance maladie et des assurances de personnes. Les compagnies privées, elles, couvraient les autres branches telles que l’assurance chose et les risques spéciaux. Aujourd’hui, les cartes sont redistribuées rendant flou le panorama du monde suisse des assurances. Et ce, tant pour les clients que pour les courtiers. « Une compagnie privée se positionne désormais sur les assurances de personnes, tandis que certains risques ne sont plus appréciés par les compagnies qui refusent de répondre à nos appels d’offre, déplore Denis Dupont. La couverture des EMS en est un bon exemple ».